Genre en séries : cinéma, télévision, médias
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"Pour un archétype du féminin et du masculin ? Le discours essentialiste dans la série Les mystères de l'amour"
Marie-France Chambat-Houillon, Maître de conférences en sémiologie des images, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, CIM (CEISME)-Labex ICCA) et Laurence Corroy, Maître de conférences en éducation aux médias, Vice-présidente en charge des moyens, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, CIM (ERCOMES)


La série Hélène et les Garçons a suscité il y a une vingtaine d'années un engouement chez les jeunes téléspectateurs et un intérêt du monde académique; l'ouvrage de Dominique Pasquier dressant un panorama de la réception de la série, via le courrier des lecteurs, souligne sa qualité d’éducation sentimentale.

La série Les mystères de l'amour dont la cinquième saison est diffusée actuellement sur la chaîne TMC en access prime time le week-end décline une suite de la série proposée par AB production dans les années 1980, en mettant en scène les mêmes personnages joués par les mêmes acteurs, cette fois à l'orée de la quarantaine. Rapprochant plus de 700 000 fidèles chaque semaine, les intrigues ouvertement sentimentales reposent sur le ressort principal d'une grammaire des sentiments amoureux et amicaux qui décline, de façon fortement itérative, les caractéristiques genrées des hommes et des femmes comme explication causale à toutes leurs actions.

Tautologies de nature essentialiste, conduites stéréotypées : la série proposerait-elle au final un format archétypal rassurant qui s'inscrit dans un rapport traditionnel de pouvoir entre hommes et femmes dont les premiers sortent gagnants par la latitude comportementale qui leur est offerte, les deuxièmes étant soumises à l'injonction de plaire et séduire un masculin par nature volage et peu enclin à l'introspection ?

La chaîne qui diffuse le programme a largement commenté et alerté les téléspectateurs qu'un épisode allait bousculer les attentes des fans de la série en proposant des intrigues amoureuses inédites, qui s'avèrent effectivement transgresser tous les codes diégétiques construits au fil des saisons. Notre proposition se focalise particulièrement sur cet épisode, ainsi que les deux qui l'ont suivi, en rupture, d’une part avec la fabula de la série actuelle et d’autre part, avec son hypotexte Hélène et les Garçons.

Quelle est la fonction de cet épisode dans l’économie narrative et surtout diégétique de la série ? Quel est l’enjeu de cette transgression ? Plusieurs hypothèses peuvent surgir : s’agit-il d’un simple jeu d’écarts avec les conventions suggérant une pause dans l’évolution amoureuse des personnages tel un clin d’œil aux fans, ou bien le téléspectateur assiste-t-il à une véritablement redistribution des représentations genrées, pouvant impliquer une évolution de la série de ce point de vue ? Comment cette invention formelle et narrative vient-elle troubler,  contrarier, ou paradoxalement consolider le typage initial des personnages ? De ce fait, la traditionnelle carte du Tendre des Mystères de l’amour est-elle dénaturée, neutralisée ou bien réaffirmée ? Après avoir déterminé dans quelles mesures cet épisode renouvelle –ou non- les « structures du sentiment » (Raymond Williams, 2009) propres à la fabula de la série, nous étudierons le poids de cette plasticité identitaire des personnages sur l’immersion fictionnelle et les croyances des téléspectateurs envers le système des représentations amoureuses. Nous nous poserons également la question de savoir comment cette secousse des représentations genrées est motivée et/ou assimilée par la suite des épisodes.

L’analyse de cet épisode dissonant permettra de mettre en lumière toute la complexité ambivalente d'un produit culturel proposant des fonctionnements du masculin et du féminin sur un mode archétypal favorisé par un dispositif narratif dont la répétition est un principe constitutif.


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ISSN 2431-6563
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