Genre en séries : cinéma, télévision, médias
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"Le commissaire est une femme : les séries policières sur Arte comme espace de réflexion et de projection du changement social"
Aline Hartemann, Zentrum/Centre Marc Bloch, Berlin et EHESS, Institut Marcel Mauss, Paris, doctorante en sociologie


 « Les Allemands ont Derrick, les Français, le commissaire Moulin, eh bien les Afghans ont le commissaire Amanullah. Et, tenez-vous bien, le rôle principal de cette série policière, diffusée sur la télévision publique afghane, est incarné par une femme. Une manière d'inciter la gent féminine à rejoindre la police. N'y voyez aucune idée de parité là-dessous, dans un pays où la séparation des sexes est culturelle, il faut aussi des femmes en uniforme pour fouiller d'autres femmes. Un reportage de Claire Billet.”[1]

C’est en ces termes qu’ARTE Journal ouvre la rubrique “Comprendre le monde, culture et médias” de son édition d’information télévisée, le 6 juillet 2012. 

L’extrait cité ci-dessus souligne, avec une singulière acuité, la relation établie entre fiction et réalité, ou encore fiction et information, et soulève la question du genre en proposant, dans la figure de la femme commissaire afghane, une représentation contre-hégémonique de policière. Et ce n’est pas un hasard si le journal d’information d’ARTE se fait l’écho de la série policière Commissaire Amanullah, afin de, je cite, “comprendre le monde”: pendant longtemps, la chaîne a donné peu de place aux séries sur sa grille des programmes, la présence à l’antenne de ce genre ayant été souvent jugée peu légitime pour une institution à vocation “culturelle” comme ARTE. Mais depuis quelques années, les choses ont évolué: le principe des séries s’est peu à peu imposé dans le paysage audiovisuel et le succès des personnages de policiers y va grandissant[2]. Et ARTE de proposer à ses téléspectateurs des séries et notamment des séries policières.

Pourtant, la chaîne ne choisit pas ses séries au hasard : elle garde sa volonté de montrer ce que l’on ne voit pas ou peu ailleurs, dans d’autres médias ou sur d’autres chaînes. Ainsi, la chaine se fait elle fort de porter à l’écran par exemple, un jeune policier, « détective et musulman », d’origine irakienne, et exerçant ses fonctions dans un quartier « dit difficile » dans la capitale d’un pays anglo-saxon, l’Australie. Ou encore, ARTE montre une femme flic afghane, une arme à la main, voilée et maquillée, avec un piercing dans la narine, ayant des hommes sous ses ordres.

Si l’on décrypte ces deux séries en en faisant « un espace de réflexion et de projection du changement social », comme je le propose de le faire en m’inspirant du programme de recherche allemand de la Deutsche Forschungsgemeinschaft (équivalent outre-Rhin du CNRS) « Mediatisierte Welten [3]», quel message nous délivrent-elles sur la question des représentations des hommes et des femmes ?

Nous nous proposons d’analyser plusieurs séries policières dans ce cadre : à l’aide des catégories proposées par Daniel Dayan, Sabine Chalvon-Demersay et par Eric Macé, nous allons voir dans quelle mesure les séries étudiées donnent à voir de que nous appelons des stéréotypes, des anti-stéréotypes et des contre-stéréotypes de policiers et de policières, et nous permettent d’analyser les représentations de genre.


[1] http://www.arte.tv/fr/commissaire-amanullah/6794162,CmC=6794174.html

[2] Songeons, par exemple, pour la France, au cas du personnage de policier "Jean-Paul Boher", dans la série Plus belle la vie, diffusée sur France 3. Prévu pour n'être présent à l'écran que 3 mois, le policier s'est installé durablement parmi les personnages principaux de la série.

[3] http://www.mediatisiertewelten.de/de/projekte/1-foerderphase-2010-2012/die-fernsehserie-als-reflexion-und-projektion-des-wandels/

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